La Belgique, leader mondial de la recherche clinique d'ici 2040 : comment pouvons-nous façonner l’avenir de la recherche clinique ?
Une étude annuelle de Deloitte montre que la Belgique parvient à se classer comme hub pour les essais cliniques en Europe. C'est important pour nos patients, car cela leur permet d'accéder gratuitement aux traitements les plus récents, avant même qu'ils ne soient sur le marché. La Belgique doit cette position solide en partie à un écosystème dynamique : nos entreprises biopharmaceutiques, nos universités, nos centres de recherche, nos hôpitaux et nos gouvernements disposent ensemble d'une quantité impressionnante de connaissances et d'expertise exceptionnelles et d'une infrastructure de pointe.
Les études cliniques peuvent donc compter sur un excellent environnement en Belgique, même si cela n'est pas acquis. Les nouvelles tendances sociétales et les technologies innovantes modifient déjà radicalement le paysage des études cliniques. Cette évolution se poursuivra dans les années à venir. Cela signifie que le climat doit évoluer également si nous voulons rester un lieu de choix pour les études cliniques.
Les études cliniques du futur : à quoi ressemblent-elles ?
Alors qu'aujourd'hui, le patient, doit souvent suivre toute une procédure et se rendre régulièrement à l'hôpital, la participation à une étude clinique sera bientôt complètement différente. Le dépistage se fera en grande partie de façon automatique. Le patient aura davantage de contrôle et de visibilité tout au long du processus. Et il sera en mesure participer à l’étude depuis un environnement familier tout en restant en contact permanent avec l'équipe de recherche, même après la fin de l'étude proprement dite.
10 tendances et innovations
Deloitte énumère dix tendances et innovations qui rendront possibles ces études cliniques du futur : de l'intelligence artificielle et du big data, à la médecine de précision et à la technologie portable, en passant par la chaine de blocs (blockchain) et la génomique. Ensemble, ces tendances et innovations permettront de traiter beaucoup plus de données en temps réel, de personnaliser le traitement des patients à 100 % et de rendre les études cliniques encore plus confortables et efficaces qu'elles ne le sont aujourd'hui.
Nouvelles compétences et nouveaux rôles
Tirer pleinement parti de ces tendances et innovations au profit des patients nécessite cependant de nombreuses nouvelles compétences. Outre les connaissances cliniques, la technologie numérique joue un rôle de plus en plus important. Des compétences approfondies en science des données sont ainsi nécessaires, de nouvelles considérations éthiques doivent être prises en compte, la collaboration et le coaching passent davantage au premier plan, et ainsi de suite…
Deloitte souligne plus précisément huit nouveaux rôles supplémentaires nécessaires à la préparation des études cliniques du futur : des data scientists, des experts en cybersécurité et des experts éthiques, mais aussi des gestionnaires qui misent sur l'engagement des patients et des coordinateurs qui savent comment intégrer les technologies numériques et aligner parfaitement les environnements domestiques et hospitaliers.
L'avenir commence aujourd'hui
Pour assumer ces rôles en 2040, il est nécessaire de penser à l'avenir et d'agir maintenant. Le rapport propose donc une stratégie en trois étapes pour la Belgique :
- 2025-2030 : investir dans des stratégies, des partenariats et des programmes pilotes pour préparer l'avenir
- 2031-2035 : intégrer des projets pilotes et créer de nouveaux centres d'excellence et de carrières pour préparer la prochaine génération de talents.
- 2036-2040 : tirer parti des efforts accomplis et faire de la Belgique un leader mondial en recherche clinique.
Pour mettre en œuvre cette stratégie, chaque acteur de l'écosystème belge des essais cliniques partage une responsabilité : l'industrie biopharmaceutique et les hôpitaux doivent former leur personnel aux technologies émergentes, le gouvernement doit garantir des cadres réglementaires à la fois souples et solides, les universités doivent mettre en place des programmes pluridisciplinaires, etc.
Les tendances et les innovations telles que la décentralisation, l'intelligence artificielle et la médecine personnalisée sont non seulement porteuses d'espoir pour les patients, mais peuvent également consolider le rôle de notre pays en tant que centre de progrès médical. À condition que la Belgique continue d'investir dans l'innovation et qu'elle reste attachée à une coopération solide entre l'industrie, le gouvernement, le monde universitaire et la médecine. Ce n'est qu'à cette condition que nous pourrons conserver notre position de tête en Europe et devenir un leader mondial en matière d’études cliniques.
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