15 % du budget, 100 % des économies : est-ce normal ?

La part que les produits pharmaceutiques devraient prendre dans les économies est un multiple de ces 15 %, allant même jusqu'à 100 % pour les années 2021, 2022 et 2024. 

Depuis 2015, 1.276,3 million d’euros d'économies structurelles supplémentaires ont ainsi été imposées au secteur du médicament. « Supplémentaires » car les baisses de prix fixées par la loi qui s'appliquent à tous les médicaments hors brevet, avec ou sans concurrence de génériques ou de biosimilaires, ont déjà permis de réaliser 936,4 millions d’euros d'économies structurelles depuis 2015. 

Ces économies importantes ont laissé des traces et se sont faites au détriment de la disponibilité des médicaments pour les patients en Belgique. Sur les 167 nouveaux médicaments approuvés par l'EMA au cours de la période 2018 - 2022, moins de la moitié ont été remboursés en Belgique (46 %) au 1er janvier 2023. En 2017, ce chiffre était encore de 56 %. Dès lors, la Belgique, se classe, au mieux, un pays de milieu de classement, alors que les pays européens comparables s'en sortent beaucoup mieux. De plus, les prix peu élevés des médicaments plus anciens contraignent parfois les entreprises à les retirer du marché. Les patients sont donc les victimes de cette politique d'austérité. Il est grand temps de jeter un regard critique sur les 85 % de dépenses restantes avant de réduire encore davantage le prix des médicaments.