Le développement de nouveaux médicaments en Europe potentiellement en danger

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Communiqué de presse
Secteur
Politique de santé
Politique en matière de médicaments et de vaccins

Des évolutions inquiétantes

D'une part, l'UE perd actuellement sa position de leader mondial en tant que lieu de recherche et de développement de nouveaux médicaments et en tant que berceau de l'innovation. La compétitivité globale de l'industrie pharmaceutique européenne doit être renforcée pour qu'elle reste innovante et leader mondial. Il y a 25 ans, environ la moitié des nouveaux médicaments provenaient d'Europe. Aujourd'hui, seul un cinquième des nouveaux médicaments provient d'Europe. Pour la Belgique en particulier, où l'industrie pharmaceutique est le principal investisseur en R&D, l'enjeu est de taille : il s'agit de rester attractif pour ce secteur innovant.

D'autre part, nous observons une grande inégalité entre les patients au sein de l'Europe lorsqu'il s'agit de l'accès réel à l'innovation. Dans toute une série de pays européens, les nouveaux médicaments sont à peine disponibles, voire pas du tout, alors qu'ils le sont dans d'autres pays. Les patients belges traînent également derrière d’autres pays de l'UE en termes d'accès aux nouveaux médicaments innovants. Seule la moitié des nouveaux médicaments approuvés par l'Agence européenne des médicaments sont disponibles pour les patients belges dans un délai de cinq ans.

Il faut donc un nouveau cadre axé sur l'avenir, tout en conservant ce qui a fait ses preuves dans le passé.

Solutions

Les propositions de la Commission européenne s'articulent autour de trois thèmes : la modernisation du cadre réglementaire, les incitations à la recherche et à l'innovation, et l'accès aux médicaments innovants.

Le cadre réglementaire européen existant devait être mis à jour pour suivre les progrès scientifiques des 20 dernières années et pour être prêt à faire face aux développements futurs. Nous pensons à une Agence européenne des médicaments (EMA) au fonctionnement plus souple et à une évaluation des demandes d'enregistrement davantage axée sur l'expertise ; à des procédures d'enregistrement plus rapides ; à une évaluation plus intégrée des produits combinés par l'EMA lorsque le médicament est associé à un dispositif médical ; à davantage d’informations électroniques sur les produits...

Concernant les incitations à la recherche et à l'innovation, la première chose à faire est d'actualiser la réglementation relative aux médicaments orphelins et à la recherche pédiatrique. Cela devrait permettre de mieux refléter les connaissances scientifiques et de stimuler davantage l'innovation pour les indications où les besoins médicaux sont importants mais encore insatisfaits.

pharma.be est profondément préoccupé par le fait que les propositions de la Commission européenne portent atteinte aux incitants existants, y compris les droits de propriété intellectuelle, qui jouent actuellement un rôle vital dans la promotion de l'innovation et du progrès scientifique, et dans la recherche de réponses aux besoins médicaux non satisfaits. pharma.be appelle le gouvernement belge à s'opposer aux propositions qui suppriment progressivement ces incitations. Sans incitations à l'innovation, les nombreux autres médicaments ou vaccins dont nous disposons aujourd'hui n'existeraient tout simplement pas. C'est pourquoi un système de propriété intellectuelle solide reste une condition sine qua non pour l'avenir.

La mise en place d'un système d’accès efficace aux médicaments innovants relève principalement de la compétence des États membres. Dans notre pays, des négociations sont actuellement en cours entre l'industrie et le Ministre de la Santé sur un nouveau cadre relative au remboursement des médicaments.

Mais l'industrie a également des propositions au niveau européen : notamment l'engagement de l'industrie à demander le prix et le remboursement dans les 27 États membres au plus tard dans les deux ans suivant l'octroi de l'autorisation de mise sur le marché.

Une Belgique forte au sein d'une Europe forte

Cette stratégie, et la révision de la législation pharmaceutique qui l'accompagne, est donc une excellente occasion de faire en sorte que l'Europe dispose de l'écosystème politique le plus attractif au monde. Nous ne devons pas laisser passer cette occasion, car la question de la prochaine décennie n'est pas de savoir si l'innovation médicale aura lieu, mais plutôt où elle aura lieu.

En effet, l'endroit où l'innovation a lieu est essentiel. La capacité d'être le premier à accéder à l'innovation est inestimable pour les patients qui ont besoin de nouvelles solutions de santé, mais aussi pour les systèmes de santé, pour le développement des connaissances dans les universités, pour l'emploi et la croissance économique. Cela est d'autant plus vrai pour la Belgique car l'industrie pharmaceutique occupe une place beaucoup plus importante dans le cadre économique que dans d'autres pays européens. 

Notre gouvernement s'est engagé à faire de la Belgique une véritable « health and biotech valley » en stimulant la R&D, la recherche clinique et la production dans notre pays. Si la Belgique veut conserver et faire valoir sa position de leader dans le secteur biopharmaceutique au niveau européen et mondial, nous ne pouvons pas faire l’autruche face ce contexte européen et mondial en pleine évolution. Si le secteur pharmaceutique européen perd son élan, cela affectera également la Belgique. Une approche européenne favorable à l'innovation pharmaceutique profitera également à la Belgique.

Notre pays a l'occasion de prendre la barre. En effet, en 2024, la Belgique assurera la présidence du Conseil de l'Union européenne. C'est l'occasion pour notre gouvernement de jouer un rôle décisif pour ce projet européen au cours de sa présidence, en apportant sa pierre à l’édifice pour définir une stratégie pharmaceutique décisive au niveau européen.

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