Journée mondiale de la Santé 2023 : Le pouvoir des médicaments innovants

En poursuivant la recherche et les investissements dans des médicaments innovants, l'industrie (bio)pharmaceutique a souvent été en mesure de réaliser des progrès spectaculaires, par exemple dans le traitement de maladies telles que l'hépatite C ou le VIH ou dans la prévention du cancer du col de l'utérus, au cours des dernières décennies. Il est difficile de quantifier ce que ces avancées signifient pour les personnes confrontées à ces maladies.  

Des études telles que celle de Seboio, Twenty years of high societal impact - The Value of Medicines in Belgium, offrent néanmoins un aperçu objectif de l'impact des médicaments innovants. Elles calculent tout d’abord la valeur ajoutée pour l'individu, non seulement en termes de prolongation de la durée de vie mais aussi en termes de qualité de vie. En outre, elles mettent en évidence la valeur ajoutée socio-économique : grâce aux médicaments innovants, les personnes malades peuvent à nouveau participer activement à la vie en société. 

Cette valeur ajoutée est particulièrement évidente lorsqu'une maladie mortelle comme le sida devient une maladie chronique. Mais même dans le cas de maladies qui ne mettent pas immédiatement la vie d’une personne en danger, l'impact humain et sociétal, bien que moins visible, reste important. La polyarthrite rhumatoïde (PR) est un exemple de maladie qui cause l’inflammation des articulations auprès des patients. Ces derniers souffrent de raideurs ou de gonflements, des douleurs et d’une mobilité réduite. L'introduction d'une nouvelle génération de médicaments au cours de l’année 2000 a permis aux patients atteints de PR de retrouver une vie quasi normale. Cela a également un impact économique, a calculé Seboio. Il a par exemple été constaté que les absences au travail étaient en moyenne réduites de moitié. Cela correspond à un gain de productivité moyen de 4.000 euros par an et par patient traité pour la PR, soit un gain total de 16,5 millions d'euros. 

Malgré ces beaux exemples, les défis restent importants. Le secteur (bio)pharmaceutique innovant continue donc d'investir massivement dans la recherche et le développement (R&D). La dernière génération de médicaments innovants, par exemple, promet de révolutionner la médecine. Ces médicaments de thérapie avancée dits ATMP (Advanced Therapy Medicinal Products) se basent sur des thérapies géniques, cellulaires ou tissulaires qui agissent de manière totalement différente des médicaments traditionnels. Les ATMP qui ont du succès peuvent non seulement augmenter de manière significative la durée et la qualité de la vie des patients, mais permettent aussi de guérir complètement certaines maladies. Les médicaments de ce type déjà approuvés aujourd'hui visent principalement à traiter des maladies rares, pour lesquelles il n'existait jusqu'à présent que peu ou pas de médicaments. Cela est susceptible de changer de manière significative à relativement court terme. Dans les années à venir, nous nous attendons également à la création de traitements innovants pour des maladies plus courantes, telles que le diabète, la maladie de Parkinson ou la maladie d'Alzheimer. Le potentiel est très important, notamment parce qu'il existe un grand besoin médical pour le traitement de maladies plus courantes.

Durant la pandémie de Covid-19, le secteur biopharmaceutique belge a joué un rôle clé dans tous les aspects essentiels de la chaîne de valeur biopharmaceutique, de la R&D et des essais cliniques à la fabrication, la logistique et l’exportation. L'écosystème belge unique a donc une fois de plus été mis en évidence. Nous devons chérir cette position.