Investir dans la santé, c’est investir dans l’avenir de la Belgique et de l’Europe

Le monde dans lequel nous vivons traverse de profondes transitions. Et sans action, notre avenir ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices. Certaines de ces transitions sont connues depuis des années, d’autres sont plus récentes. Mais dans tous les cas, il faut éviter que les actions arrivent trop tard, ou soient insuffisantes.

La première transition face à laquelle nous sommes confrontés est celle du changement climatique, qui pose d’importants défis en matière de transition énergétique et d’économie circulaire. Même si l’on pourrait conclure que l’urgence globale n’est pas encore pleinement reconnue, l’Europe montre l’exemple, avec le Green Deal et les investissements visant à financer cette transition qui se chiffrent en centaines de milliards d’euros.

Une transition plus récente concerne la nécessité d’investir dans notre propre sécurité. Depuis la Seconde Guerre mondiale, l’Europe a connu une période relativement pacifique, notamment grâce à l’OTAN et à des liens économiques renforcés entre les pays. Face à une menace imminente pour la cohésion européenne à nos frontières et à une réorganisation partielle du soutien transatlantique à l'OTAN, les pays européens et l'Union européenne se mobilisent. D’importants moyens financiers ont été déployés. La Banque européenne d’investissement a adapté sa définition du double usage afin d'y inclure le financement en matière de défense et de sécurité. Les pays individuels adaptent également leurs stratégies afin de renforcer leur industrie de défense.

Une troisième transition est connue depuis des décennies ; il s'agit de la transition vers la longévité en bonne santé. À la suite du baby-boom et grâce à l'amélioration de l'hygiène et des soins de santé, notre population vieillit.

En effet, n'est-ce pas une bonne chose pour une société que les personnes puissent vivre plus longtemps et rester en bonne santé grâce à de nombreuses avancées scientifiques ? Et avec toutes les avancées médicales qui se profilent à l'horizon, l'avenir s’annonce prometteur. Les citoyens devraient pouvoir récolter les fruits d'une telle évolution. 

Malheureusement, nous sommes mal préparés à cette transition. Contrairement à la transition climatique et à la nécessité désormais reconnue d'investir dans la paix et la sécurité, les budgets de santé sont sous pression. Alors que les entreprises continuent d'investir dans la recherche et le développement pour mettre sur le marché des médicaments innovants, nous sommes confrontés à des pressions budgétaires croissantes et l'accès des patients aux nouveaux médicaments reste un défi.

Toutefois, sans valorisation de l’innovation sur les marchés locaux, l’innovation quittera notre région. L’incertitude géopolitique actuelle a déjà entraîné un gel de 50 milliards d’euros d’investissements prévus en Europe. En ces temps de démondialisation, l’Europe doit faire mieux. Traçons la voie pour devenir la région la plus favorable au lancement de médicaments innovants, avec un climat de recherche et d’investissement parmi les meilleurs au monde.

Cette ambition doit se traduire par une stratégie européenne pour les sciences de la vie et un cadre pluriannuel dans notre propre pays, reflétant la volonté de soutenir activement une longévité en bonne santé pour notre population et une industrie des sciences de la vie florissante, investissant dans les innovations de demain.

Notre industrie assumera sa part de responsabilité : continuer à investir dans la recherche et le développemment, continuer à innover. Assurons-nous que la population puisse en bénéficier.

Nous avons entre nos mains les clés d’une société plus saine, plus résiliente et plus compétitive. Mettons-les à profit avec sagesse, avec urgence, et dans un élan collectif.