1.500 emplois supplémentaires par an : comment les pourvoir ?
pharma.be plaide en faveur d'une politique ambitieuse en matière de STEM, d'une formation supplémentaire et de l'attraction d'un plus grand nombre de talents internationaux
Au cours des trois à cinq prochaines années, le secteur biopharmaceutique de notre pays aura besoin de quelques 7.500 nouveaux employés. Cela représente une moyenne d'au moins 1.500 emplois supplémentaires par an. Cependant, l'afflux de nouveaux talents issus des filières concernées ne suffit pas à répondre à cette demande. Il est donc urgent de prendre des mesures supplémentaires pour former et attirer davantage de talents locaux et internationaux. C'est ce qui ressort d'une étude commandée par des partenaires de l'industrie, dont pharma.be
Une dynamique d'emploi positive
La croissance de l'emploi dans le secteur biopharmaceutique belge suit une forte tendance à la hausse depuis des années. Quelque 8.000 emplois ont été créés depuis 2015, ce qui représente une augmentation de 23 % de l'emploi sectoriel, soit plus de 40.000 emplois. Une étude menée par Deloitte pour l'Observatoire du secteur pharmaceutique (OSP) prévoit une nouvelle augmentation d'au moins 1.500 emplois directs par an dans les années à venir. Les trois quarts de ces nouveaux emplois concernent la production et la recherche et le développement (R&D). Des travailleurs supplémentaires sont également nécessaires dans les domaines de la numérisation, du contrôle de la qualité et des services de soutien. Un large éventail de profils et de niveaux de formation est concerné.
Un déficit croissant de talents : miser sur les talents locaux et internationaux
L'analyse montre que l'afflux de nouveaux talents est trop faible pour répondre à cette croissance de l'emploi. Par exemple, trop peu d'étudiants, en particulier les femmes et les jeunes issus de l'immigration, optent pour une formation technique ou scientifique dans le domaine des STEM. La mobilité entre les marchés du travail en Flandre, à Bruxelles et en Wallonie est également trop faible. Actuellement, les entreprises comblent le manque de talents principalement par la formation continue et en attirant des talents étrangers, mais même là, le secteur atteint progressivement ses limites. Par conséquent, sans mesures supplémentaires, de nombreuses opportunités d'emploi risquent de rester en suspens.
L'Observatoire du secteur pharmaceutique, présidé par Sonja Willems, a donc formulé une série de recommandations basées sur les résultats de l'étude. L'accent est mis sur la formation d'un plus grand nombre de talents locaux et sur l'attraction et la rétention d'un plus grand nombre de talents internationaux. Les talents actuels – la main-d'œuvre existante – devraient également être préparés de manière optimale à la numérisation croissante et aux dernières thérapies de santé grâce à l'apprentissage continu.
La Belgique jouit d'une solide réputation dans le domaine de la recherche et de la production de médicaments, mais elle attire également de plus en plus d'investissements dans la production particulièrement complexe et biotechnologique de médicaments de thérapie avancée, à base de cellules, de gènes et de tissus. Avec de tels investissements hautement stratégiques, la disponibilité des talents est un facteur décisif dans la concurrence avec d'autres pays. Cet aspect est également mis en évidence dans l'étude, qui compare la situation de la Belgique à celle de ses voisins, les Pays-Bas, la France et l'Allemagne, mais qui examine également le potentiel des talents au Royaume-Uni, en Irlande, au Danemark et en Suisse.
Une formation STEM pratique et une plus grande interaction avec l'industrie
Concernant la formation, les partenaires industriels (pharma.be, bio.be et HST) préconisent donc une stratégie STEM intégrée – de la maternelle aux bancs d’université – afin de motiver davantage de jeunes à choisir une étude ou une carrière technique ou scientifique. L'un des moyens d'y parvenir consiste à développer davantage l'apprentissage dual – où une partie importante du temps d'enseignement se déroule dans l'atelier – et un plus large éventail de stages de qualité axés sur la pratique et d'une durée plus longue.
L'industrie biopharmaceutique et le secteur de l’enseignement doivent également interagir et collaborer davantage. Les écoles ont, par exemple, du mal à intégrer les dernières infrastructures numériques et tendances technologiques. Des initiatives telles que l’enseignement dual peuvent contribuer à remédier à la grave pénurie d'enseignants spécialisés. Une interaction plus étroite avec les services de l'emploi tels que la VDAB, Actiris et le Forem peut permettre à un plus grand nombre de demandeurs d'emploi de se réorienter en vue d'un emploi dans le secteur pharmaceutique ou biotechnologique.
Des mesures de simplification administrative et de soutien fiscal sont également nécessaires pour attirer davantage de talents étrangers hautement qualifiés. Les délais d'obtention des permis de travail sont actuellement trop longs et la reconnaissance des diplômes étrangers pertinents pourrait également être plus rapide et plus efficace. Le manque de flexibilité de la législation linguistique garantit une offre limitée de programmes de master en anglais, ce qui freine l'afflux de talents étrangers, qu'il s'agisse d'étudiants ou d'enseignants.
pharma.be, avec les autres partenaires de l'industrie, demande aux autorités fédérales et régionales de donner suite à ces recommandations.
Découvrez l'étude de l'Observatoire du secteur pharmaceutique
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