Le budget des médicaments a besoin de plus d'oxygène

Secteur
Impact social
Politique de santé
Budget

Le budget des médicaments a besoin de plus d'oxygène

En principe, le budget des soins de santé est automatiquement augmenté par l'inflation. De cette manière, les coûts galopants et les augmentations de salaires sont répercutés sur le budget de l'INAMI, sans que ces dépenses supérieures au budget soient imputées comme un dépassement. Cela fait du sens. 

Il est donc d'autant plus remarquable que ce raisonnement ne soit pas étendu au budget des médicaments. Un montant fixe est budgétisé pour les dépenses de médicaments, indépendamment de l'inflation. Les nouvelles estimations techniques de l’INAMI parlent d'un dépassement du budget pour 2022, mais ignorent le fait que la croissance des dépenses en médicaments en 2022 a été estimée à seulement 1,6%. Pour les autres secteurs du budget de la santé, il était de 6,2%. En conséquence, la part des dépenses consacrées aux médicaments dans les dépenses totales de l'INAMI continue de diminuer. Ceci alors que la mise à disposition de médicaments innovants pour les patients peut faire toute la différence entre guérir ou non, entre vivre plus longtemps ou non. Du point de vue de la santé publique, les médicaments devraient plutôt être considérés comme un investissement important, et non comme un coût. 

En outre, il est inquiétant de constater que, même pour 2023, la croissance des dépenses de médicaments est prévue à un niveau bien inférieur à la moyenne du budget des soins de santé. Par rapport à d'autres pays, les prix de médicaments sont bas en Belgique. Les entreprises pharmaceutiques doivent également faire face à des augmentations des coûts de l'énergie, des matières premières et des salaires et ne peuvent pas les répercuter sur leurs prix parce qu'elles sont réglementées. Si des augmentations de prix devaient être demandées et approuvées pour des médicaments individuels, les dépenses totales en médicaments se heurteraient alors à nouveau à un plafond budgétaire global trop bas. L'excédent est ensuite réglé ex post sous la forme d'une taxe de récupération (clawback) pour les entreprises. 

Nous préconisons donc une croissance suffisamment réaliste du budget consacré aux médicaments. Les économies supplémentaires, hypothèquent l'ambition de maintenir, voire d'améliorer, le niveau de santé actuel au détriment des patients belges.

 

Caroline Ven

CEO

Become a member

Intéressé(e) à recevoir les nouvelles de pharma.be

Etre au courant de ce qui vie au sein de l'industrie pharmaceutique ? Inscrivez-vous à notre lettre d'information.